Varanasi, ville éternelle
Ici, la vie s'agite, s'amuse de nous et nous échappe.
Impossible de comprendre comment cette ville a été construite : amoncellement de pierres, de terre, on respire quand un courant d'air traverse le labyrinthe du coeur de la ville. Les maisons sombres, hautes et étroites ne laissent rien passer. L'architecture semble improbable, oeuvre des Dieux sans doute.
Débales grouillants, les ruelles débordent, infinies, frénésie de marchandises, d'échoppes généreuses, impossible d'en faire l'inventaire car chaque jour voit apparaître un nouveau métier. Ca grouille dans Bénarès : on s'active du matin au soir. Beaucoup vivent de l'industrie manufacturée de la soie. Le monde des petits boulots est infini : barbiers, cireurs de chaussures, réparateurs de parapluie, vendeurs de fleurs ou de chaï, rabatteurs pour les silkshops ou pour aller faire un tour de barque sur le Gange, ramasseurs de bouses ...
Comment faire pour échapper à la toile d'araignée marchande géante, omniprésente, dans la ville sacrée ? Je cherche encore.
Les Dieux hindous, loin de la sobriété et de l'humilité, s'affichent partout et sous toutes les formes. Chaque angle de rue, chaque boutique possède son petit autel, son petit dieu accompagné d'oeillets orange flamboyants. Une bougie y est contamment allumée et les passants viennent prendre sa lumière.
La vie et la ville convergent vers le Gange, magique, majestueux, magnifique.
Bénarès a le goût du passé, symbolise l'instant qui nous sépare de l'au-delà et finira bien par nous révéler les réponses aux questions qu'on se pose.